Il fait chaud, beaucoup trop. Emma se tourne et se retourne, encore et encore dans son lit. La sueur colle ses cheveux à son front, à ses tempes. Ses couvertures sont depuis longtemps par terre, et elle est nue. Malgré la fenêtre grande ouverte, la fraicheur de la nuit, ne parvient pas à la calmer. Elle a chaud, et en plus elle est furieuse. Michael lui a posé un lapin. Il n’est pas venu, il ne l’a pas appelé, et il est injoignable sur MSN.
N’en pouvant plus elle décide de se lever, pour se rendre à la cuisine, afin de boire un verre d’eau. Elle enfile rapidement un long tee-shirt, puis elle se glisse en dehors de sa chambre. Ses parents et son frère dorment profondément, il n’y a aucun bruit dans la maison.
Elle commence à descendre les escaliers maudissant la température élevée qui règne dans la maison. Lorsqu’elle entend un bruit au rez-de-chaussée. Plus exactement un frottement. Il se déplace le long du mur, puis il s’arrête. Il reprend un peu tard, dans ce qu’il semble être la salle à manger, il semble se rapprocher d’Emma. La jeune fille s’est figée dans les escaliers. Effrayée. Terrorisée. Elle n’ose plus faire un mouvement.
Le frottement s'est encore rapproché. Il devient de plus en plus fort aux oreilles de la jeune femme, dont le coeur bat plus vite que la musique. Il bat fort, et vite,très vite, trop vite. Elle a peur qu'à cause de son coeur, l'intrus qui se cache dans sa maison ne l'entende. Alors elle essaie de se calmer. Malgré sa peur, malgré le souffle qui lui manque, malgré tout. Emma se dirigea derrière une chaise, qui, heureusement, se trouvait là. Elle s'assit doucement derrière, et examina la pénombre. Le frottement ne s'était pas fait réentendre. Quelque chose bougea, en face d'elle. Elle retint un cri de terreur. Elle se mit à prier. Prier. Chose qu'elle n'avait jamais faite auparavant. Mais là, elle ne savait pas pourquoi, elle voulait que Dieu ressente sa peur, sa détresse. La "chose" bougea encore une fois. Emma ne respirait plus, désormais. Son cerveau s'embrumait. Elle avait mal au poumons. Peu importe. La brune regarda à nouveau l'endroit où le fruit de sa terreur se terrait. Les larmes, sans qu'elle puisse les contrôler, s'échappèrent de ses yeux. N'en pouvant plus, elle replia ses jambes sur elle même, et s'entoura de ses bras, en position foetale. Les larmes inondaient son visage. Elle avait peur. Qui pouvait être cette chose, cet homme, où on ne sait quoi d'autre ? Emma n'en savait rien, et elle ne voulait pas savoir. Demain, elle serait peut-être morte. Ses parents la découvriraient. Et Mickael s'en voudrait toute sa vie de ne pas l'avoir vu une dernière fois. La chose se rapprocha. Emma pria de plus en plus fort. Plusieurs minutes s'étaient écoulés depuis qu'elle était descendue.Elle avait envie de crier, d'hurler. Mais elle ne pouvait pas. Elle ferma les yeux. Un léger son sortit de sa bouche, mais ce fut assez, pour prévenir l'intrus. La lumière emplit la pièce. Emma savait que c'était finit. Que tout était finit. Elle ouvrit les yeux. Un homme qu'elle n'avait jamais vu auparavant se tenait devant elle, une arme à la main. Il sourit, d'un air machiavélique, et s'approcha doucement d'Emma.
- Salut ma belle. Où est--
- Son père ? s'enquit une voix dans l'escalier.
Le père d'Emma venait d'arriver. La jeune femme failli s'évanouir. Elle était heureuse. Soudain, elle tressaillit. Un coup de feu venait de retentir. L'inconnu était par terre à présent, hurlant. Il avait un trou rouge dans la jambe. Le père d'Emma se précipita vers sa fille, et la prit dans ses bras. Il lui chuchota des mots de réconfort à l'oreille. La jeune femme se laissa aller. Elle avait vécu dix minutes en enfer. Dix minutes où la peur avait dépasser la raison.
- Papa, que voulait-il ?
- Rien ma chérie. C'est fini.