Anaëlle Brewster

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Minuit sonnait sur la ville de Londres. Alors qu’habituellement, les rues étaient désertes a cette heure ci tardive, en ce samedi soir, les gens afflués de nulle part. Au milieu de tout ce monde, un homme, seul, âgé d’une cinquantaine d’année, était affalé contre la façade d’une veille maison délabré. Personne ne faisait attention à lui, chacun vacant a leurs occupations. L’homme semblait malade. Il avait le teint pâle, et les yeux vitreux. Ses mains tremblaient, de froid ou de peur, personne ne savait vraiment. Sa respiration était saccadée, irrégulière, et parfois, un long râle s’échappé de sa gorge. N’importe qui se serai un minimum intéressé a cet homme aurait juré le voir rendre son dernier souffle d’ici peu… mais personne n’y faisait attention.

Alors que la rue commençait à se vider lentement, les yeux de l’homme semblait reprendre vie doucement, la couleur revenant petit a petit. Il fixait devant lui une faible lueur brillante qui volait un peu plus haut, a 3 ou 4 mètres de lui. Avec une difficulté déconcertante, l’homme se mit sur ses pieds. Les jambes tremblotantes, il avança vers la lumière, d’un pas mal assuré. Au plus il avancé, au plus la lumière reculé et se faisait vive. Au bout de quelques minutes, elle s’arrêta. L’homme se stoppa également, une main levée en l’air, dans un faible espoir d’attraper cette chose.

La lueur se fit moins floue, dévoilant une créature étrange. Un mélange entre la fée et l’elfe. Elle avait les yeux tirés et les oreilles et le nez pointus. Deux petites ailes avait poussées dans son dos et les doigts et orteils étaient palmés.

_Qui … Qui êtes vous ? Bégaya l’homme en reculant, s’emmêlant les pieds et trébuchant.

La créature alla se placer au dessus de l’homme, étalé au sol.

_N’ai pas peur, murmura la créature avec une voix à la fois douce et rassurante. Je ne suis que toi.

L’homme écarquilla les yeux de surprise. Il se relava avec difficulté, et alla s’adosser au muret le plus proche, la créature volant toujours a ses côtés.

_Moi ? répéta l’homme. Mais comment pouvez-vous être moi ? demanda t-il surprit.

La créature eut un petit rire cristallin et s’installa sur le muret, repliant ses ailes dans son dos.

_Plus exactement, je suis ta conscience. J’apparais maintenant car, comme tu as dû le sentir, la vie s’échappe à toi. Je te donne l’occasion de confesser les actes les plus horribles que tu as commis afin de te soulager et de partir en paix.

Le visage de l’homme se décomposa. Alors il allait mourir. Bien sur, il l’avait sentit, mais de là a se l’entendre dire par soi-même, il y avait de quoi se poser des questions. Voyant que l’homme ne semblait pas décidé à parler, le petit être reprit.

_Qui es tu ? demanda t-elle avec sérieux.

L’homme fut surprit encore une fois.

_Mais … Mais tu sais qui je suis… puisque tu es moi …

Il ne semblait pas vraiement comprendre ce que la créature voulait, alors celle-ci répéta :

_Oui je sais qui tu es, mais je veux savoir, comment toi, tu te vois.

L’homme réfléchit un instant. Qui était t-il a part un monstre ? Avec tous les crimes qu’il avait commis, comment pouvait-il encore soulager sa conscience.

_Je vais te donner un moyen de me montrer toute ces choses. Me fais tu confiance ?

L’homme acquiesça. La créature s’avança alors. On pouvait voir l’inquiétude se dessiner sur le visage de son elle humaine. Elle posa sa main sur le front de l’homme.

_Montres moi maintenant ce dont tu as la plus honte.

L’homme se plongea alors dans ses souvenirs. Le premier qu’il eut fut le moins douloureux. Il avait 15 ans. Il était à l’école avec une bande d’amis, et se moqué d’un autre élève parce qu’il était gros. Avec sa bande, il n'avait pas lésiné sur les insultes, a tel point que ‘le gros’ comme ils se plaisaient à l’appeler, s’était enfuit en courant, les larmes coulant sur ses joues.

Le second souvenir était un peu plus vieu. Il devait avoir 20 ou 21 ans. Il était seul dans une ruelle sombre. Il rentrait chez lui après une soirée bien arrosée. Dans cette ruelle, il avait croisé un jeune de son âge, son seul défaut selon lui, était qu’il était noir. Sous l’emprise de l’alcool, il avait suivit le noir, et l’avait roué de coup avant de s’en aller, en laissant le jeune à demi assommé dans ce coin sombre.

Les souvenirs fusaient, tous plus horrible les uns que les autres. Les larmes coulaient à présent sur les joues de l’homme. Alors que le dernier souvenir arrivai, il répété inlassablement des ‘Désolés’ envers toutes ces personnes qu’ils avaient mal traité.

Dans son dernier souvenir, il avait dans la quarantaine, et n’était pas encore affaiblit en se temps là. Il marchait d’un bon pas vers une vieille baraque de bois complètement délabré, dans une ruelle pas mieux. Il avait dans sa manche un long couteau de cuisine qu’il avait volé dans un magasin un peu plus tôt. Il toqua à une porte qui tenait a peine sur ces gonds. Celle-ci s’ouvrit sur un vieillard. Il était suspecté d’être un sorcier vaudou. Sans aucuns sans froid, il avait enfoncé le couteau dans la poitrine du vieillard et l’avait laissé rendre son dernier souffle. Après cela, il avait fuit son pays.

_Je suis désolé, répéta encore une fois l’homme, alors qu’il tombait comme une loque sur le sol. Je ne sais pas pourquoi j’ai fais tout cela…
Sa respiration était saccadée, fuyante. Son teint blanchit encore plus, et ces yeux qui avait reprit une teinte coloré a la vue de la créature, ce firent de nouveau vitreux. Dans un dernier râle sonore, les yeux fermés, la vie s’était enfuit de son corps.

La lumière émanant de la créature, se fit moins intense. Elle mourrait en même temps que son corps humain. Dans un dernier souffle, elle murmura :

_Pardonné Théo.

Puis comme son humain, elle s’éteignit à son tour, la lumière disparaissant totalement.

Voilà la correction.



Exceptionnellement, l’entrainement avait été raccourci, en prévision de l’orage qui s’annonçait. Ce fut donc dans une certaine bonne humeur que les chevaliers d’or regagnèrent leurs temples. Milo en compagnie de Camus, Aldébaran seul, il était revenu du Brésil quelques semaines auparavant. Saga et Shura remontèrent ensemble, inséparables depuis le départ de Kanon aux Enfers. En cette fin d’après midi, le ciel était encore d’un bleu limpide, pourtant à l’horizon quelques nuages noirs s’amoncelaient.

Dans le temple du chevalier de la vierge, deux hommes méditaient. Ils se faisaient face, assis en tailleur sur le sol froid. Les yeux clos, leurs genoux se touchaient. Leurs mains étaient posées les unes sur les autres, paumes ouvertes vers le ciel. Rien ne pouvait interrompre se moment de plénitude totale. Entre les deux, il s’agissait d’une osmose parfaite. Des bougies étaient disposées tout autour d’eux, diffusant une chaude lumière, maigre rempart contre l’obscurité. Ils n’avaient pas conscience de l’orage qui se préparait, beaucoup trop concentrés sur leur méditation.

Au dehors, le ciel se voilait d’épais nuages noirs, sombres, chargés de pluie. Le vent soufflait de plus en plus fort, il libérait ces violentes bourrasques sur les plaines grecques. Les arbres pliaient devant cet ennemi implacable. Dans les villages aux alentours du sanctuaire, les paysans fermaient leurs volets, rentraient le bétail à l’étable. L’orage était proche, très proche. Il allait éclater d’un moment à l’autre. Une vraie tempête qui emporterait tout sur son passage. La pluie se mit à tomber. Froide. Glacée. En cette fin du mois de juin, l’air caniculaire avait laissé la place à la pluie, qui rafraichissait la terre. Au loin, les premiers coup de tonnerre se firent entendre. Ils résonnèrent dans tout le sanctuaire. Le jour devint nuit. Les premiers éclairs vinrent zébrés le ciel noir, illuminant tout sur leur passage. Le tonnerre roula. Le ciel se déchaina, il déversa sa colère céleste sur les hommes, il n’avait jamais paru aussi menaçant. Le paysage n’était plus qu’un chaos. Mélange irréel de couleurs électriques, et de sons fantastiques. Les nuages défilaient dans le ciel noir habituellement azur, la pluie s’abattait avec force sur la nature environnante.