Dans cette partie de l’école, les couloirs sont sombres et humides, ils sont aussi déserts à cette heure avancée de la nuit. Pourtant, une ombre se faufile. Silencieuse. Discrète. Elle longe les murs, et continue de s’avancer vers la sortie de Poudlard. Vers le parc.
Ce soir, ils ont rendez-vous. Ce soir est leur premier rendez-vous. La jeune fille se retourne une dernière fois, vérifiant que personne ne l’a vu, à la lueur de la lune, son blason vert et argent brille un instant. Puis elle se glisse par la porte d’entrée, et elle sort enfin dehors. Elle continue de marcher, lorsqu’elle l’aperçoit enfin. Il est venu. Il est beau, majestueux. Il se tient appuyé contre un arbre, regardant le lac devant lui. D’un seul coup il se retourne, et il la voit enfin. Elle s’avance vers lui, il en fait de même. Lorsqu’il écarte les bras, pour la serrer contre lui, sa robe de sorcier laisse entrevoir son blason de Serdaigle.
« Je n’étais pas sûre que tu viendrais, murmure-t-elle.
Pourquoi ne serait-il pas venu ? A cause du différent qui opposait leur deux familles depuis des dizaines d'années ? Maintenant qu'elle le voyait en face de lui, toutes ses histoires s'effaçaient, ses pensées s'éclaircissaient, elle oubliait les querelles, elle oubliait les idées fausses et les préjugés qui lui avaient été rabachés durant toute son enfance. Au moins lui aujourd'hui il était là, auprès d'elle et il l'aimait . Elle ferait tout pour lui, elle serait même prête à renier sa famille si celle-ci n'acceptait pas leur amour et leur désir de bohneur.
Après quelques instants durant lesquels les deux amants s'enlacèrent, le jeune serdaigle finit par dire :
- Pourquoi ne serais-je pas venu ?
- A cause de toutes les histoires opposant nos deux familles, tu sais bien les idées de mes parents sont assez ... comment dire spéciale ...
- Ce n'est pas une rasion suffisante pour m'empêcher de t'aimer. Je t'aime et c'est tout, ta famille n'y est pour rien. Et tu n'es pas comme eux. La seule que tu as en commun avec tes parents est la maison à laquelle tu appartiens. Pour le reste, tu leur es totalement apposée. Heureusement d'ailleurs.
La jeune fille sourit en entendant ses mots, elle n'espérait pas moi de lui. Le fait qu'il sache la faire rire était l'une de ses nombreuses qualités. Ce garçon était un don du ciel. Il lui permettait d'oublier les erreurs de ses parents, fières de leur sang. La jeune sorcière savait qu'ils feraient tout pour les séparer mais cela ne serait jamais suffisant. S'il l'aimait autant qu'elle, alors rien ne serait plus fort. Cependant, la jeune fille espérait trouver un appuie auprès de ses parents, à lui, sinon elle avait peur que leur histoire ne se solde par un échec.
- Penses-tu que tes parents nous appuieront, lui dit-elle après un moment
- Je ne sais pas, mais même si au début ils auront des difficultés à me comprendre ils finiront par se rendre compte que nous nous aimons. J'espère qu'avec le temps ils se rendront compte que tu es différente, et surtout que je t'aime.
C'était la première fois qu'il le disait. Tant bien que mal elle finit par enchainer :
- J'espère que tu as raison que notre amour suffira mais qui sait ce qui peut arriver. Peut être que le poid de tant d'années de haine partagée prendra l'avantage ...
Le jeune serdaigle réfléchit quelques instants puis dit avec un sourire :
- En fait je crois que la rivalité entre nos deux familles me poussent encore plus à être avec toi ...
- ouais peut être, cela ajoute un peu de pimens ...
Avant qu'elle finisse de prononcer ces mots,un mouvement dans les fourrés situés à une dizaine de mètres du couple l'interpella. Une silhouette sortit de l'ombre, une forme presque inhumaine : des yeux injectés de sang, le nez pareil à deux fentes, la peau d'un blanc nacré semblable à la couleur d'un cadavre. La silhouette etait accompagnée d'un serpent, il semblait faire plusieurs mètres de long. Cette silhouette surgit de nul part inspira la pire sensation de peur à ce jeune couple qui avait décidé par un soir d'été de se retrouver.
La jeune serpentarde le reconnaissait. C'etait lui, celui que tout le monde redoutait, il etait revenu, elle savait qu'il étaient en train de vivre leurs derniers instants. Il etait là pour conquérir Poudlard et deux élèves de sixième année ne l'arrêteraient pas.
La jeune fille se tourna vers son ami et dans un souffle lui dit ces trois mots si importants :
- Je t'aime.
Puis un jet de lumière mis fin à la vie de ses deux adolescents qui rêvaient d'amour et de liberté loin des querelles les séparaient.